Les composants chinois de plus en plus présents dans les armes russes, selon l’Ukraine

« Nous continuons à découvrir divers composants électroniques dans les armes récupérées sur les champs de bataille », a déclaré Vladyslav Vlasiuk, conseiller du chef de cabinet du président sur la politique des sanctions. « La tendance actuelle montre une diminution des composants fabriqués en Occident, mais une augmentation des composants provenant d’un pays facilement identifiable. Évidemment, la Chine », a-t-il ajouté.

Des éléments chinois dans les drones et les chars russes

Les spécialistes ukrainiens ont identifié des composants chinois dans un système de navigation de drones aériens Orlan, qui utilisaient auparavant un système suisse. Ils ont également détecté des pièces chinoises dans le système de contrôle de tir des chars russes, qui étaient auparavant équipés de pièces françaises.

La Chine a toujours nié avoir fourni du matériel militaire à la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Cette invasion a entraîné des sanctions occidentales, notamment sur l’envoi de technologies militaires et à double usage, comme les microprocesseurs pouvant être utilisés dans des appareils civils ou des armes.

« Nous trouvons de nombreux éléments fabriqués en Chine », a déclaré Vlasiuk.

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Les entreprises chinoises approvisionnent-elles en pièces le matériel militaire russe ?

En réponse à la question de savoir si des entreprises chinoises avaient fourni des pièces pour le matériel militaire russe, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de Chine a déclaré à Reuters : « La Chine a toujours adopté une attitude prudente et responsable en matière d’exportation d’articles militaires. La position et les actions de la Chine ont toujours été ainsi. »

Vlasiuk a indiqué que l’Ukraine était en mesure d’identifier certains fabricants ou fournisseurs et de partager ces informations avec les alliés occidentaux. Il a mentionné China North Industries Group (Norinco), un fabricant d’armes chinois, et le fournisseur militaire Xinxing Guangzhou Import & Export Co, sans préciser ce qu’ils avaient fourni.

Un employé de Norinco, qui a préféré rester anonyme, a déclaré que l’entreprise « ne fournissait pas de composants d’équipement militaire à la Russie ». Xinxing Guangzhou Import & Export Co n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

Les États-Unis surveillent attentivement la situation

Le mois dernier, le diplomate américain Antony Blinken a déclaré que la Chine n’avait pas encore « franchi la ligne » en fournissant une aide militaire à la Russie. Toutefois, les responsables américains suivent de près les développements et sont particulièrement préoccupés par les produits dits à double usage, tels que les composants électroniques pouvant être utilisés dans un four à micro-ondes ou un missile.

« Nous et nos gouvernements partenaires sommes fermement concentrés sur la restriction de l’accès de la Russie aux technologies clés qui alimentent sa brutalité en Ukraine », a déclaré un haut responsable du département d’État américain. « Nous continuerons à prendre des mesures pour affaiblir la machine de guerre de Poutine. »

Plus tôt cette semaine, les États-Unis ont ajouté des entreprises chinoises à leurs dernières sanctions, dont un revendeur d’images satellite qui, selon le département d’État, a fourni des images de sites en Ukraine à des entités affiliées à Wagner et à son chef, Yevgeny Prigozhin.

La Chine, qui se positionne comme un médiateur, a déclaré qu’elle n’était pas intéressée à attiser le conflit, contrairement aux approvisionnements en armes occidentales en Ukraine. L’Ukraine a imposé des sanctions à l’entreprise chinoise Comnav Technology pour avoir fourni du matériel de navigation et de radar à la Russie, qui pourrait être utilisé pour soutenir les drones et les missiles russes et iraniens. Un employé de Comnav, interrogé sur la question de savoir si l’entreprise fournissait des composants à la Russie, a répondu : « Non, bien sûr que non ». L’employé a refusé de donner son nom.

Vlasiuk a décrit une « lutte constante » pour imposer des sanctions à la Russie et ensuite pour fermer les failles que Moscou trouverait pour les contourner. « Nous constatons qu’il y a de nombreux exemples de pays tiers qui continuent, volontairement ou non, à soutenir la contournement des sanctions », a-t-il déclaré.