En mars, les prix des denrées alimentaires et des boissons non alcoolisées étaient 19,1 % plus élevés qu’un an auparavant, soit la plus forte hausse depuis août 1977. Le lait et le sucre coûtent environ 40 % de plus qu’il y a un an. Le taux d’inflation du Royaume-Uni est désormais le plus élevé d’Europe occidentale et se compare à une moyenne de 6,9 % dans la zone euro et de 5,0 % aux États-Unis.
Les raisons de la forte inflation
Le Royaume-Uni devrait subir une inflation élevée plus longtemps que ses homologues en raison de sa dépendance au gaz naturel pour le chauffage et l’électricité, et de la structure des aides gouvernementales qui lissent les fluctuations de prix. La Banque d’Angleterre redoute également que l’inflation élevée n’entraîne une augmentation durable des revendications salariales et des stratégies de fixation des prix des entreprises, exacerbée par une réduction de la main-d’œuvre après la pandémie et les frictions commerciales et sur le marché du travail causées par le Brexit.
« Il est désormais évident que le Royaume-Uni a un problème d’inflation plus sérieux et plus persistant qu’en Europe et aux États-Unis », a déclaré Ed Monk, directeur associé de l’investissement personnel chez Fidelity International.
Les investisseurs anticipent désormais une hausse des taux d’intérêt de 4,25 % le 11 mai après la prochaine réunion de la Banque d’Angleterre et à ce que les taux atteignent un pic de 5 % d’ici septembre, selon les marchés à terme.
Les répercussions pour le gouvernement britannique
L’inflation élevée pose également problème au gouvernement britannique, qui prévoyait en février que l’inflation serait inférieure à 4 % d’ici la fin de l’année. Le Premier ministre Rishi Sunak a promis au début de 2023 de réduire de moitié l’inflation, ce qui nécessiterait qu’elle tombe à environ 5 % d’ici la fin de l’année.
« Ces chiffres confirment exactement pourquoi nous devons poursuivre nos efforts pour réduire l’inflation afin de soulager la pression sur les familles et les entreprises », a déclaré le ministre des Finances, Jeremy Hunt.
L’inflation a également provoqué une vague de grèves dans le secteur public, notamment parmi les médecins juniors qui réclament une augmentation de salaire de 35 % pour compenser plus d’une décennie de salaires n’ayant pas suivi leur indice d’inflation préféré.
La semaine dernière, le Fonds monétaire international a prévu que l’inflation atteindrait en moyenne 6,8 % au Royaume-Uni cette année, soit le taux le plus élevé de toutes les grandes économies avancées, bien que légèrement supérieur au taux de 6,2 % prévu pour l’Allemagne.
Les économistes restent toutefois confiants que l’inflation commencera à baisser rapidement à partir du trimestre en cours, les importantes hausses des prix de l’énergie de l’année dernière, consécutives à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, étant éliminées des comparaisons annuelles.
Cet article a été écrit d’après des informations fournies par l’agence de presse Reuters ici.
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